Animer un réseau DEPHY Fermes
EMC2 a mis sur pied deux réseaux d'exploitations pour tester la réduction des produits phytosanitaires grandeur nature en vue d'Ecophyto 2018.
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Chez EMC2, deux réseaux DEPHY Fermes fonctionnent depuis novembre 2011, en réponse au premier appel d'offres du ministère de l'Agriculture dans le cadre d'Ecophyto 2018 : un en Lorraine (quinze exploitations) et un en Haute-Marne (huit exploitations). « Nous voulions démontrer au ministère qu'on ne pouvait pas partir de quelques cas qui fonctionnaient au niveau local pour l'étendre à tout le territoire français », explique Mathias Sexe, responsable agronomique d'EMC2.
1. CONSTITUER LE GROUPE
Pour être représentatif de la coop, il a fallu prendre des exploitations sur tout son territoire. « Grâce aux démarches HVE (Haute valeur environnementale) avec près de sept cents adhérents formés à ce jour et Equilibre-EMC2 (1), nous avons constitué très rapidement deux réseaux de volontaires. » La difficulté est cependant de réunir des agriculteurs dont les exploitations sont éloignées géographiquement, très différentes les unes des autres, mais c'est aussi une richesse. Pour animer ces groupes, un poste a été créé pour la Lorraine, tandis que le conseiller HVE a pris l'animation du réseau Haute-Marne. « Les réunions régionales, avec les autres ingénieurs DEPHY Fermes des coopératives et chambres d'agriculture, m'aident beaucoup », note Léna Mansard, animatrice du réseau Lorraine.
2. RÉUNIR LES AGRICULTEURS
De novembre 2011 à mai 2012, les agriculteurs se sont réunis trois fois pour mieux se connaître. « Sur une exploitation, ils parlent beaucoup plus facilement qu'en salle, remarque Léna Mansard. J'ai également réalisé un trombinoscope avec les coordonnées de chacun. » Au cours de ces réunions, les IFT de chacun sont évoqués. La moyenne sur le réseau Lorraine est de 87 %. Le premier objectif est de descendre à 70 % tout en maintenant la marge brute et le rendement. Fin novembre 2012, quatrième réunion, cette fois-ci en salle avec notamment le bilan de tous les indicateurs suivis dans le réseau FERMEcophyto 2011(2) et un tour de table sur les réussites et difficultés de chacun sur la campagne. Puis, en deux groupes, aidés par un conseiller, les agriculteurs ont planché sur leur projet en matière d'itinéraires techniques innovants, afin d'optimiser l'utilisation des phytos tout en préservant rendement et marge brute.
3. AGIR SUR LE TERRAIN
L'action se passe aussi sur le terrain avec les tests de plusieurs techniques : décalage de la date de semis du blé, désherbage à la herse étrille, à la houe rotative ou à la bineuse... « Nous avions l'habitude de travailler en microparcelles, avec le réseau DEPHY Fermes, il faut passer en grandes bandes sans répétition, en intégrant les contraintes des agriculteurs ainsi que d'autres facteurs », précise Mathias Sexe. Animer un réseau DEPHY Fermes comporte également une part non visible pour les agriculteurs : la remontée des informations au ministère de l'Agriculture (diagnostic de départ de chaque exploitation, bilan annuel de campagne, bilans d'avancement...).
« Nous devions faire fonctionner ce groupe pendant trois ans, mais je pense que la coopérative va les maintenir plus longtemps », conclut Mathias Sexe. En 2013, les deux réseaux entament leur deuxième année d'existence.
Chantal Urvoy
(1) Lancée en 2009 pour réaliser des tests en grandes parcelles chez des agriculteurs.(2) Exploitations participant à DEPHY Fermes suivies par des coops du réseau InVivo.
Après trois réunions sur les exploitations, le groupe Lorraine s'est retrouvé, en novembre dernier, pour un bilan de la campagne et évoquer des pistes de travail. C. URVOY
Sur le terrain, des tests en grandes bandes, notamment de désherbage mécanique, sont effectués chez les agriculteurs des deux réseaux. Ici, emploi d'une houe rotative sur de l'orge d'hiver. EMC2
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